- démonétiser
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• 1793; de dé- et lat. moneta « monnaie »1 ♦ Retirer (une monnaie) de la circulation. Démonétiser les pièces d'or.2 ♦ Fig. Ne plus apprécier la valeur de (qqch., qqn). Démonétiser qqn. ⇒ déprécier, discréditer. Sa théorie est un peu démonétisée.Synonymes :- déprécier- discréditer- perdre- ruinerdémonétiserv. tr.d1./d Enlever sa valeur légale à (une monnaie).— Pp. adj. Pièce démonétisée, qui n'a plus cours.d2./d Fig. Déprécier, discréditer.⇒DÉMONÉTISER, verbe trans.A.— Dépouiller (une monnaie, un papier-monnaie, un timbre-poste) de la valeur que la loi lui avait conférée. (Quasi-)synon. dévaluer. Des faces froides, dures, effacées comme celles des écus démonétisés (BALZAC, Goriot, 1835, p. 18) :• 1. Le 25 juillet, il [Cambon] démonétisa les assignats à face royale qui ne servirent plus qu'à acquitter les contributions et les biens nationaux...G. LEFEBVRE, La Révolution fr., 1963, p. 367.— Emploi abs. ,,Le droit de démonétiser appartient au gouvernement, comme celui de battre monnaie`` (Pol. 1868). P. métaph. Gide démonétise : de la cohésion, de la densité, de la solidité, de la matière, (...) il ne reste plus que, soit une pièce nouvelle frappée à sa propre effigie, (...) soit une poudre tout impondérable, tout impalpable (DU BOS, Journal, 1928, p. 148).— Emploi pronom. à sens passif. Une monnaie ne peut se démonétiser sans une perte considérable pour le trésor (Lar. 19e).B.— Au fig. Détruire le crédit, l'influence, la réputation dont jouit quelqu'un ou quelque chose. (Quasi-) synon. déprécier, discréditer :• 2. ... si je dirige une revue, ce sera pour y crever des outres, pour y démonétiser tous les beaux sentiments...GIDE, Les Faux monnayeurs, 1925, p. 1198.Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj. occasionnel du part. passé démonétisé, ée. Que serait-il [Napoléon] venu faire à Paris, dépouillé de son prestige militaire... amoindri, démonétisé (PROUDHON, Révol. soc., 1852, p. 140).— Emploi pronom.♦ à sens passif. Vous finirez par vous démonétiser dans l'esprit de votre femme (BALZAC, Physiol. mar., 1826, p. 120). Rien ne change et ne se démonétise aussi vite que l'esprit de conversation (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 110).♦ réfl. Eût-il [Gardas] été au sommet [de la politique] dès le début qu'il se fût « brûlé », tout au moins démonétisé (VIALAR, Débucher, 1953, p. 141).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1793 (Beaulieu, Diunal, 31 juill. cité ds BRUNOT t. 9, p. 1083, note 3 : Le financier Cambon faisoit « démonétiser » les assignats à face royale au-dessus de 100 livres). Dér. du rad. du lat. moneta « monnaie »; préf. dé-; suff. -iser. Fréq. abs. littér. :9 (démonétisé :10).
démonétiser [demɔnetize] v. tr.❖1 Retirer (une monnaie) de la circulation. || Démonétiser les pièces d'or.2 Fig. || Démonétiser qqn. ⇒ Déprécier, discréditer.——————démonétisé, ée p. p. adj.1 Se dit d'une monnaie (par ext., d'un timbre) qui n'a plus cours, qui est hors de circulation. || Le louis est démonétisé.2 Fig. Qui a perdu sa valeur, son pouvoir d'échange. || Une théorie complètement démonétisée.0 Toute la tradition chrétienne étant réputée tenir dans les tomes appareillés du sublime évêque (…) qu'avait-on besoin d'autre autorité et que pouvait tenter, après cela, l'esprit humain démonétisé.Léon Bloy, le Désespéré, p. 143.❖CONTR. Mettre (en circulation).DÉR. Démonétisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.